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Oligarque, page turner financier

Les traducteurs, précision

Calme plat, une tranche de Pacifique



Oligarque, page turner financier


Afin d’identifier l’auteure sous pseudo de ce roman, il faut peut-être enquêter du côté des rares cours de creative writing à l’anglo-saxonne dispensés en France. Car les quelques indices dont on dispose sont le choix d’un éditeur français, une écriture en français, et une maîtrise parfaite du genre « page turner ». En croisant ces éléments avec une certaine compétence financière, en particulier en matière de fusions et acquisitions d’entreprises, il peut ne rester que peu de monde capable de produire un tel roman. La description de veillées d’armes de raiders en train de prendre le contrôle d’un concurrent est particulièrement réaliste et aiguille vers le métier de banquier d’affaires. Reste à choisir s’il s’agit d’un homme ou d’une femme. Clairement, un homme. La façon de parler des femmes, amoureusement, plus précisément de l’amour des hommes pour les femmes, est très masculine. Pour résumer, l’auteur a toutes les chances d’être un banquier d’affaires français(e) ayant fait carrière à Londres dans le sauvetage de banques de la City par des capitaux d’origine russe, ayant fréquenté des cours de creative writing en France.


Jeu d'échecs russe
Échecs à la russe

Au delà de l’intérêt que présente l’anonymat de l’auteur, recette efficace pour créer une aura de mystère et donc un buzz bienvenu pour vendre (à condition qu’un éditeur veuille bien jouer le jeu), il faut souligner la perfection de la construction du roman. Il n’a aucune prétention littéraire, le mot pris dans le sens d’une recherche esthétique de la langue, mais a le grand mérite d’une extrême clarté, sauf peut-être pour les non-experts lorsqu’il s’agit d’expliquer des concepts financiers un brin absconds. Ce perfectionnisme est un des fils rouges du livre, incarné par le héros lui-même, mais aussi par sa numéro deux, une certaine Martha, devenue banquière après avoir fait du droit. Martha, Elena, un seul personnage ?




Les traducteurs, précision


Un scénario précis, que les spectateurs continuent à analyser longtemps après la sortie de la salle. C'est une des vertus du film "Les traducteurs", une écriture au service d'un film, un film au service de la littérature. Les acteurs aussi remarquables que remarquablement dirigés font corps avec l'esprit du texte au point de rendre la trame, pourtant exceptionnelle, naturelle. Proust est évoqué en filigrane d'abord, puis de façon explicite, en images, pas en citation. Le tout est élégant, passionné.




Calme plat, une tranche de Pacifique


Ce livre de Charles Williams a été porté à l'écran, ce qui est bien naturel compte-tenu du sujet traité en mode classique, l'unité de lieu étant une zone de quelques milles carrés de l'océan Pacifique, un trio infernal formant l'unité de personnages et la voie d'eau s'élargissant inexorablement conditionnant l'unité de temps. Un livre à suspense écrit dans une langue simple et efficace, émaillée de termes techniques de marine. Le héros est un sacré débrouillard, luttant contre la montre et une variété d'obstacles, aidé en cela par sa compagne qu'il n'a pas fini de former à la mer. Elle devra apprendre plus vite que prévu.


Un coucher de soleil sur le Pacifique
Pacifique



Sept yeux de chats, étrange


Ca commence comme un roman à suspense classique, empruntant un processus bien connu à Agatha Christie - le confinement d’un petit groupe de personnes confrontées à une succession de meurtres - en l’actualisant, en le transportant quelque-part en Corée du Sud et en l’émaillant de détails sordides. Puis les principaux protagonistes disparaissent et renaissent dans la peau d’autres personnages dans d’autres histoires. Le lecteur soupçonne un mécanisme de réincarnation, puis de rêve, puis d’hallucination, avant un dénouement surprenant, donc intéressant. L’auteur a un diplôme d’écriture créative et ça se voit.




L'empathie, dur


À l'heure où la protection contre les délinquants sexuels fait l'objet d'une attention marquée à la fois par les pouvoirs publics et par l'opinion, comment considérer ce livre qui ne cache rien ? Rien de la jouissance éprouvée par des maniaques torturant leurs victimes, rien de leur imagination morbide, rien de leur indifférence devant le long calvaire qu'ils imposent aux inconnu(e)s qui croisent leur route. Bien sûr c'est pour mieux les dénoncer, mais on ne peut s'empécher de penser qu'il y a là une interpellation des plus bas instincts du cerveau reptilien. Heureusement la trame est très bien construite, avec une maîtrise du suspense exemplaire.




Le dernier homme bon, bien dit


Dans cette chronique des oeuvres lues, écoutées, visionnées, ressenties, habituellement le titre de la critique n'est pas le titre de l'oeuvre elle-même. Exception pour ce thriller intitulé "Le dernier homme bon", joli titre si bien choisi quand on connait la fin de l'histoire. La première qualité de ce livre est son positionnement hybride et intriguant, à la fois recherche de l'attention du lecteur grâce à l'enchaînement d'évènements en appelant d'autres, inexorablement, caractéristique des "page turners", et recherche de clarté et de sens, éveil à des cultures et à des mondes professionnels et scientifiques divers et pourtant liés, créant une belle sensation de cohérence.


Substrat
Ressorts

Ce livre est écrit par deux auteurs danois masqués par un pseudo, A.J. Kasinski, qui signent leur premier roman écrit à quatre mains. Tous deux scénaristes, on les imagine rompus à l'exercice de la co-création, aptitude qu'ils mettent au service de la conception de cette histoire qui ne ressemble à aucune autre. Bien joué.


Lu dans l'édition de juin 2012 (Le Livre de Poche)



The thirty-nine steps, daté


Ce court roman d’espionnage est paru en 1915 en Grande-Bretagne et relit les circonstances de l’entrée de l’Europe dans une nouvelle guerre, sur un ton divertissant, cultivant le suspense. L’intention de l’auteur semble être de faire oublier l’angoisse du conflit en cours, tout en encourageant ses compatriotes à la vigilance et au don de soi. Curieux mélange des genres, daté, reflétant un combat intérieur entre l'envie de prolonger l'ère insouciante du tournant du millénaire et le devoir de défendre son pays contre des ennemis présentés comme de véritables suppôts du diable. L’accélération finale montre à quel point le talent des hommes était prépondérant pour résoudre les grands problèmes stratégiques du moment, alors qu’en transposant cette situation aujourd’hui, une IA aurait fourni la réponse recherchée en quelques secondes.


Lu dans l'édition de 1994 (Penguin popular classics)



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