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Romans contemporains chinois

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Jumeaux, amour miroir

Le complexe de Di, Freud en Chine

Solutions, policier chinois



Jumeaux, amour miroir


Diao Dou décrit les moeurs familiales de la Chine d'aujourd'hui, tiraillées entre les impératifs traditionnels de politesse et du respect dû aux ancêtres et le poids des contraintes imposées par une société modernisée au pas de charge, broyeuse de désirs et de temps. Lorsqu'un accident précipite un des membres de la famille dans un tourbillon destructeur, les autres continuent à se battre et à exister. Lorsque celui que l'on finit par oublier refait surface, avec une soif de vivre intacte voire décuplée, l'ordre des choses en est profondément perturbé.


En suivant le quotidien des cinq personnages de ce livre, en vivant avec eux dans leurs deux appartements voisins, il devient de plus en plus évident qu'un drame se joue. L'auteur se passionne pour la psychologie des couples, légitimes et clandestin, et en fait le ressort de son histoire. Entre disputes et réconciliations, quelque chose de solide néanmoins se construit : Parallèlement à tous les aspects négatifs de leur relation, il existe donc aussi, entre eux, un amour aux règles immuables, pareil à un toit qui protège du soleil et de la pluie ou à des murs qui abritent du vent et de la neige.


Référence : le texte a été lu dans l'édition de février 2002 (Bleu de Chine)



Le complexe de Di, Freud en Chine


Dai Sijie invente une histoire rocambolesque conduisant un psychanaliste formé en Europe à créer son entreprise d'interprétation de rêves une fois revenu en Chine. Le praticien sillonne son pays en vélo et en train et exerce son art dans les marchés, sur les places de village et à domicile. Son métier est souvent confondu avec celui de diseur de bonne aventure, ce qui le rend furieux.


Et l'amour s'en mêle à travers une intrigue originale et politiquement fort incorrecte, traitant les problèmes de corruption et d'emprise avec humour et détachement, ce qui pourrait en faire oublier la gravité si l'on n'y prenait pas garde. La langue est belle, maîtrisée, soignée, digne des nombreux prix reçus par l'auteur. La trame est cohérente, inventive et espiègle. Ce livre fait aussi découvrir un rire et un sourire particuliers, mélanges d'autodérision et d'espoir, que l'on imagine très chinois sans en être sûr. Pour le vérifier, il faudrait aller sur place en marchant sur les traces du héros, comme il nous y invite implicitement à chaque page.


Référence : le texte a été lu dans l'édition de juin 2005 (Folio)



Solutions, policier chinois


Voici un livre écrit par un chinois mettant en scène une série de crimes dans une petite ville du nord de son pays. La structure est chorale. Tout au long de la lecture, on s'attend à voir se rencontrer trois personnages, trois angles, trois points de vues, trois problèmes, trois solutions. Solutions est d'ailleurs le titre de l'oeuvre écrite par Diao Dou. Le dénouement est à la hauteur de nos attentes.


Rien ne prépare un lecteur occidental à une telle atmosphère, efficacité clinique et bribes de poésie lente entrelacés, mécanismes d'interaction codifiés entre des êtres qui exercent la profession de fonctionnaire le jour et s'évadent dans des rêves étranges la nuit, références politiques et sociologiques qui grâce à leurs répétitions finissent par dévoiler leur sens, bref, une entrée en Chine profonde. Nécessaire.


Référence : le texte a été lu dans l'édition de décembre 2002 (Bleu de Chine)



Le clan des chiqueurs de paille, onirique


Les deux premiers chapitres de ce soi-disant roman sont difficiles à appréhender pour un esprit occidental. On se demande comment l'académie suédoise a pu y discerner la matière d'un prix Nobel de littérature. Puis, peu à peu, des références historiques deviennent évidentes. Ce texte est une évocation de pans d'histoire récente de la Chine à travers une série de rêves colorés, poétiques, envoûtants.


Le début de la lecture est consacré à l'apprentissage de la langue de l'auteur, un peu à la manière d'une découverte de l'univers de Marcel Proust, mais transposée dans une culture issue de millénaires d'isolement. L'épisode de la révolution culturelle, ici longuement relaté en langage onirique par Mo Yan, est une confrontation violente entre la tradition chinoise et une modernité dont les idées fondatrices sont venues d'ailleurs. Le communisme né en Europe est ici lourdement adapté, transformé en quelque chose de différent. Les rêves ou plutôt les cauchemars sont autant d'allégories des étapes de cette mutation, de cette absorption d'une doctrine par une autre, ou de l'interpénétration des deux références.


À la fin du livre le lecteur est lui-même transformé, sortant d'une expérience emplie d'émotions, voire bouleversé par la violence subie par ce peuple. Il a appris quelque chose.


Référence : le texte a été lu dans l'édition de novembre 2017 (Seuil / Points) 



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