SUR CETTE PAGE
C'est fou, non ? Émotion
Ni fleurs ni couronnes ; sous la cendre, deux nouvelles
Taormine, à lire vite
La maison préservée, une guerre étrange
C'est fou, non ? Émotion
Franck Bellucci a du métier. Ses nouvelles savent appuyer là où ça émeut, créer une attente, suggérer des soupçons avant de surprendre par leurs chutes. Seule l’une d'elles finit comme elle a commencé, sans retournement final. Veut-elle par contraste souligner la dynamique des autres textes ? Où la chute est-elle, justement, cette absence de chute capable de provoquer une certaine surprise ?
Il y a des petits chefs d’oeuvre, comme « Pute », dont le titre provoquant ne rend pas justice au déroulé précis, original et inventif d’une histoire d’amour et de désamour, dont on se dit qu’elle constitue une graine de roman. « La reconnaissance » est plus poétique, convoquant par petites touches des références littéraires et cinématographiques, bien dosées, justement placées.
Enfin il faut avertir le lecteur. Certaines nouvelles sont profondément pessimistes et accablent leurs protagonistes de coups du sort, maladies, accidents, drames conjugaux, dont l’accumulation peut choquer. Heureusement, d’autres les compensent par leurs fins heureuses.
Référence : lu dans l’édition de mai 2020 (Éditions infimes).
Ni fleurs ni couronnes ; sous la cendre, deux nouvelles
Ce livre est l’un des premiers de l’auteure, le troisième exactement. Il précède une liste déjà longue de succès l’ayant conduite aujourd’hui à une vraie position d’autorité, justifiée, au sein des lettres françaises. Dans ce petit recueil de deux nouvelles, elle coud d’abord une histoire sur fond de drame historique. Le naufrage du Lusitania au large des cotes de l’Irlande en 1915 est un prétexte pour décortiquer la vie de gens simples mobilisés pour repécher les cadavres des victimes, notamment celui d’un homme riche et célèbre dont la famille est prête à payer cher pour le retrouver. On trouve déjà dans Ni fleurs ni couronnes la propension de Maylis de Kerangal à étudier un contexte, une région, un parler, un vocabulaire, une ambiance, une époque et des métiers, comme elle le fera bien souvent par la suite. Elle enquête, décrit avec profondeur, rajoute un peu d’âme, d’amour, de cruauté et transforme la matière d’un documentaire en quotidien romanesque. Elle introduit parfois un rythme poétique, comme dans la phrase "Le ciel est lourd, l’orage monte, enfle sans venir".
Sous la cendre est plus actuel, plus géographique qu’historique, entrainant le lecteur sur les flancs d’un volcan en activité. Âme, amour et cruauté y sont tout aussi présents.
Référence : le texte a été lu dans l'édition de 2021, chez Folio.
Taormine, à lire vite
Cette histoire d'un couple qui se déchire peine à convaincre et à séduire. Un amoncellement de virgules donne un rythme haché à cette lecture décevante, surtout lorsque l'on tient compte de la prestigieuse histoire des Éditions de Minuit. Comment un tel livre a pu arriver en finale d'un concours littéraire prestigieux ? Quel dommage ! Peut-être faut-il faire partie d'un petit cercle d'érudits capables de percevoir le génie de l'oeuvre. Un doute subsiste.
Référence : le texte a été lu dans l'édition de 2022, aux Éditions de Minuit.
La maison préservée, une guerre étrange
Comme La maison assassinée de Pierre Magnan, cette nouvelle met en scène une maison et ses mystères à la fin d'une guerre mondiale. L'une se passe en France dans une zone en paix, l'autre aux Pays-Bas pendant que l'armée allemande en déroute continue à défendre ses dernières positions face des hordes de partisans soviétiques au moeurs présentées comme sauvages. Dans les deux situations la maison fait naître de nouveaux espoirs dans l'esprit du héros, ceux d'une vie nouvelle, temporaire ou durable. Par son emplacement, son environnement, son plan et l'histoire de ses occupants, elle lui dicte un destin.
Référence : le texte a été lu dans l'édition de 2023, aux Éditions Gallimard.
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Taormine, à lire vite
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